Merci Chérif !
(Beau temps, lumière du matin, c'est le début du printemps, Sept à huit enfants travaillent la terre d'une parcelle du futur jardin potager, avec leurs petites serfouettes)
Qui a dit un jour : « j’adore le pouvoir de la terre. » ?
- ?!...!?
Le maréchal Pétain, dans son discours inaugural à propos de la création du premier jardin familial ? Foin certainement dudit discours, l’esprit de l’époque n’était pas à l’élégie.
Alors, le chanteur à la mode, celui de Louxooor j’adooore(1)… ?
Ou bien, Urbain, le citadin ressuscité d’entre l’habitat vertical (1960 – †1980) et l’étalement horizontal (1970 - † 2030)?(2)
Peut être Raymond Depardon, dans son beau triptyque sur la terre(3), l’aurait fait dire par l’un de ces paysans qui nous ont ravi par la qualité, la longueur de leurs silences somptueux ?
NON.
Cette phrase - magnifique, ce petit bijou de précision et de concision, ces 7 mots qui ouvrent, à leur écoute de vastes horizons- a été prononcée le 12 mars 2010, à 10h42 par Chérif, 9 ans, élève de l’école du PLAN D’AOU !
Ces quelques mots ont pris racines, là, dans ce lopin de terre, au milieu des salades, topinambours, iris, tournesols, radis, narcisses (tiens tiens, Narcisse !), … .
Il est bien vrai qu’en ces temps ou la qualité des eaux (de baignades, de boissons, de surfaces, de nappes, …), n’autorise souvent plus que l’on s’y mire à la manière de Narcisse l'universel (3), cette terre peut constituer ce nouveau miroir pour les nouvelles générations d’enfants qui passent et naissent au(x) jardin(s) de la ville.
Faut les voir ces gamins, l’enthousiasme, l’envie, la frénésie, l’appétence avec laquelle ils palpent, regardent, fascinés par ce qu’ils voient.
Mais ils ne sont pas sidérés au point de se taire : « j’adore le pouvoir de la terre », ils parlent et ils parlent très bien, ils en parlent très bien. C’est notre récompense, 7 récompenses (oscars, Césars, Molières, … faudra inventer un nouveau mot pour ça).
Ensuite, il faut vous dire que tout ceci s’inscrit dans un projet, la création d’un jardin pédagogique, dans l’école du Plan d’Aou. D’autres jardins aussi : Emmaüs, Pont de Vivaux, les Néréïdes, … . Chacun d’eux nous réserve une surprise. Alors on y retourne vite.
(1) Philippe Katerine
(2) On va en prendre pour 50 ans... du lotissement ?!!.
(3) Raymond Depardon : La vie moderne.
(4) Á l’exception toutefois de certains directeurs de sociétés des eaux, littéralement fascinés par la qualité de leur eau (« la meilleure de France » !). Mais pas sidéré non plus au point de se taire. L’eau, désormais une marchandise qui se vend très bien… à l’international.